Piste d'écriture: relier deux images.
Contrôle technique obligatoire !
29 Janvier 2013
- Tu sais ! Pierre ! Je suis un peu angoissée à l’idée de recevoir ta tante.
- Cool, cool Raoul ! Ne t’inquiète pas. La tantine va devoir mettre de l’eau dans son vin. Et puis ! Elle n’est pas là pour longtemps. Elle ne s’éloigne jamais trop longtemps de sa maison.
- Quelle idée saugrenue, quand même, que ta mère a eue d’inciter sa sœur à passer les fêtes avec nous !
Pierre et Marie Jo pressentaient qu’il leur faudrait se serrer les coudes, et le reste d’ailleurs, le temps d’intrusion de la tante Léonie.
- Au fait ! C’est à quelle heure qu’il faut aller la récupérer ?.
- Sûr ! Elle nous passera un coup de fil, en arrivant à la gare. Pour l’heure, profitons de notre liberté, sans être enfermés dans notre deux- pièces.
- A ce propos ! Tu as réfléchi où on allait l’installer ?
- Oui ! Elle n’est pas trop exigeante. Pour quelques jours on lui laissera notre chambre et la commode de l’entrée pour ses affaires. Elle aura bien assez des deux premiers tiroirs.
- Dis- moi ! Il y a longtemps que tu l’as vue ? Elle ressemble à ta mère ?
- C’est presque la même, chuchota Pierre, un peu étonné , maintenant, par les questions de Marie Jo et , surtout ? décontenancé par les réserves émises par sa copine.
- Tu aurais quand même pu me prévenir et me demander mon avis, avant de faire les quatre volontés de ta mère !
Pierre savait bien ce qui avait poussé sa mère à faire appel à Tante Léonie. Pourtant, il ne pouvait pas mettre Marie Jo dans les confidences, pas plus qu’il ne pouvait rabaisser le caquet de sa mère. Non, il ne pouvait, certes pas, lui parler de cette réunion de famille au sommet où ses parents, sa mère surtout, avaient suggéré à Tante Léonie de venir procéder à l’évaluation, en bonne et due forme, de la prochaine recrue. Il savait aussi que c’était devenu l’habitude de la maison. Il fallait réussir l’examen.
Enlacés sur le banc, face à la mer, ils laissèrent échapper leur souci actuel pour se laisser bercer par le vent du large. La gare n’était qu’à deux pas.
2 pas vite franchis : une superbe promenade à faire le long de la jetée avant la réception du colis, pensaient ils . . .
Le voyage a été long.. Que je suis exténuée ! Heureusement, je vais enfin pouvoir me poser, marmonnait Super Tatie. C’est ainsi que l’appelaient les potes du village. Elle venait d’ailleurs de gagner l’oscar de la débrouillardise et du dynamisme mis en jeu par la mairie. Mme Gros Bras avait le chic pour réorganiser et décorer la salle des fêtes pour tous les événements festifs alentour. Mais un coup de fil familial et elle était là , fidèle au poste. Quand sa sœur lui avait confié ce rôle de surveillance de sa future nièce, elle avait bondi de joie, curieuse de nature. Cela la changerait des chaises à déplacer, des décors muraux à installer, etc . ..Dans un de ses nombreux bagages elle avait glissé la liste des critères à évaluer, concoctés par la future belle-mère :
- capable, oui ou non, de tenir la maison propre et nickel chrome. Pourtant, un bazar organisé peut être bien sympathique.
- capable, oui ou non de repasser, sans plis, les chemises de son homme. Oh, il peut aussi s’habiller en débraillé. De la simplicité ! que diable !
- capable, oui ou non, de supporter sa future belle-mère. Là était le point d’achoppement car elle n’avait pas beaucoup d’humour, la soeurette !
- capable, oui ou non, de préparer la pasta. Impossible de réussir ce point !! mais, à défaut, la jeunette pourrait confectionner des pizzas.
- Soucieuse, oui ou non du bien être de son futur mari. Bon ! s’ils s’aiment ces jeunes ! qu’on les laisse donc tranquilles !
Bref ! Ce n’était pas tout à fait l’heure de passer en revue les nombreuses compétences qui seraient à coter. Super Tatie venait de joindre par téléphone le neveu. Ce neveu qu’elle avait à maintes reprises, déjà, essayé de délurer un peu.
Pourvu qu’il ait pris un peu du poil de la bête pour voler de ses propres ailes !
Voilà, justement, l’oiseau en question qui se pointait, accompagné de sa dulcinée.
- Bon voyage Tatie ? Mais, tu as complètement déménagé ta cambuse. Je te présente Marie Jo, impatiente de faire ta connaissance.
Marie Jo restait interloquée et amusée devant l’amoncellement des bagages échoués sur le macadam, sans plus de cérémonie.
- Bonjour les jeunes ! Je suis, moi-même, excitée à l’idée de passer quelques jours avec vous. J’espère qu’on va s’éclater tous les 3. Je suis un peu venue pour ça ! Lança Léonie les yeux pétillant de malice.
Marie Jo laissa fuser ses rires cristallins, déjà subjuguée par la bonne humeur chaleureuse de cette tante tombée du ciel. Rien à voir, pensa- t-elle avec la trogne constipée de la mère de Pierre.
- Je sens que tu vas marquer un point, mon petit Pierre ! C’est incroyable. Tu as trouvé la perle rare. Je le sais, je le sens. Je dois dire, mon neveu, que tu es moins tarte que tu en avais l’air !!
- Oh ! merci !
C’est tout ce que Pierre trouva à répondre, tellement heureux d’avoir, lui aussi, réussi l’examen de passage.