Poème en écho. Les deux vers du début sont d’Ismaël Savadogo : Comme si on me suit, poème inédit offert au Printemps des poètes, www.printempsdespoetes.com
Ainsi on écrit un poème
d’une certaine façon en ne l’écrivant pas
Il s’inscrit sur notre peau même
à l’orée du cœur il s’inscrit.
Le poème est le bois de la peur
l’épiderme de la connaissance.
Par où apprends-tu, toi,
par les yeux, par l'oreille, par la main ?
Moi, les leçons essentielles
me furent chuchotées par la peau, par l’étreinte.
Parent portant l’enfant
fiancée s’inscrivant dans le fiancé.
Ce nid que nous portons dans notre poitrine
ce battement, ce rythme insu, est le poème.
Par où apprends-tu, toi ?
Par la parole et la répétition ?
Moi, pour l’essentiel
par le silence et la surprise.
Enfant sauvage qu’à notre tour nous libérons
en le dévorant des yeux…
La parole est là, à jamais entendue
la promesse
malgré elle, malgré tout.
Nid de vide, d’erreurs, dans ma poitrine,
entrelacs de brindilles, de tiédeur,
ouvrant sur la toile du monde.
Par où apprends-tu, toi ?
Jusqu'à la marche, est un déséquilibre appris.
Le poème me traverse
le poème est mon ardeur.