Les temps changent, les civilisations s'effacent, les êtres aussi : des êtres fleuris, des palmes qui vous bercent le cœur à nu, à vie.
La nature est là, luxuriante, donnant fleurs, donnant fruits, captant le soleil, fabriquant l'oxygène de l'air, travaillant et transformant la terre nourricière, se levant droit vers son étoile, droit vers ce qui lui donne vie et donnant, en retour, vie de sa vie.
Nature … culture … c'est une vieille dissociation. Les êtres vivants et les inertes sont enlacés, en perpétuelle interaction, tous. Les poules mangent les vers qui aèrent la terre, nous mangeons les poules et un jour, nous sommes de retour à la terre et les vers nous mangent.
Tout se recycle, nature et culture. Le Moyen-âge a ses châteaux couleur de pierre, nous avons nos vitrines criardes, nos toits en fête mais le passé est en eux encore, le lien n'est pas coupé, il reste en nous, ici-là-bas, hier-aujourd'hui.
Où cadrer dès lors ? Sur quoi poser l'œil qui s'affole de tant et tant ?
D'un papillon, d'un ballon
D'un éclat ou d'une ombre
Du linge déjà sec aux fenêtres
De la pomme du savoir.
Et la palme au-dessus se balance.
Un être est là, dans la lumière qui l'avale, homme ou femme, conscience qui se sait mouvance.
Émouvance. Et la beauté jaillit.
Une peinture est un poème ; le peintre est dans le poème et nous sommes en lui.