Ecrire à partir d'une photo, ou d'une reproduction de tableau.

Piste d'écriture : Les portraits de Vincent Bioules nous ont inspiré des personnages et des rencontres...
Une rencontre particulière
Un soir d'automne un peu humide, dans la cour sombre d'un hôtel particulier, quelques silhouettes se faufilent vers une salle éclairée. Parmi elles, solitaire et fébrile, Val fait partie des premiers arrivants de la soirée. C'est sa première publication, un recueil de poésie, qui lui a ouvert les portes de ce cercle littéraire très confidentiel...
[Lire la suite]
Les temps changent, les civilisations s'effacent, les êtres aussi : des êtres fleuris, des palmes qui vous bercent le cœur à nu, à vie.
La nature est là, luxuriante, donnant fleurs, donnant fruits, captant le soleil, fabriquant l'oxygène de l'air, travaillant et transformant la terre nourricière, se levant droit vers son étoile, droit vers ce qui lui donne vie et donnant, en retour, vie de sa vie.
Nature … culture … c'est une vieille dissociation. Les êtres vivants et les inertes sont...
[Lire la suite]
Équilibre instable.
I.
Je ne sais ne sais pas ce qui m’a pris de passer ce week-end de printemps à Paris, seule avec Alice. Elle est impossible à tenir, cette gamine ! on la croirait montée sur ressorts. Enfin, Paris, c’est Paris, c'est la ville de mon enfance, en quelque sorte ma "case départ" et j'ai voulu retourner à mes source. Il fallait bien qu’un jour ou l’autre, ma fille sache à quoi Paris ressemble. Et puis, question météo, nous ne pouvions pas mieux tomber : pour un début de mois d’avril, il fait...
[Lire la suite]
Ce 14 février, voilà une date que je ne l’oublierai jamais. En France, où j’ai vécu quelque temps, les amoureux fêtent la Saint-Valentin. Ce jour-là, pour moi, tout a basculé. Rien n’indiquait pourtant, quand le réveil a sonné, qu’un malheur se préparait (1). Lorsque je me suis levée, il faisait un temps gris : ni beau, ni mauvais, ni chaud, ni froid. Ouvrant mes volets, j’eus sous les yeux le paysage habituel, plutôt morne, du campus : pelouses tondues ras séparant des bâtiments sans relief. Je consultai mon agenda...
[Lire la suite]
Piste d'écriture: Le tour des mondes, d'Hervé Di Rosa
Dans mille et une nuit
Je suis.
Dans mille et une nuit.
Dont je ne peux m’extirper
Sous la chaleur des années
qui gouttent,
projetant une à une les éclaboussures du temps.
Une tache solaire,
Une tache d’araignée,
la toile trop bien cirée de sa colle mauvaise,
un sirop âpre et affreux,
une entité gluante.
Un désir fort en bouche
qui jamais ne s’enchante.
La peur.
Qui sort de son tombeau,
puis qui rampe, funèbre.
Bientôt se visseront sur son noir...
[Lire la suite]
Propos liminaire
Marguerit Buber-Neumann n'a jamais été infirmière.
Je ne connaissais d'ailleurs absolument pas sa vie avant que Carole nous mette cette photo de Denis Roche sous les yeux, à l'occasion d'une expo sur ce photographe au Pavillon Populaire sur l'Esplanade, à Montpellier.
J'ai écrit ce court récit d'après ce que m'inspirait ce portrait . Certains faits semblent coïncider, d'autres pas du tout. Tout dans ce texte est pure fiction. Une force de résistance aux épreuves et aux souffrances liée à une...
[Lire la suite]
FRANCÈSE 0
Au-delà du seuil.
Comme eût dit le regretté Monsieur de La Palisse, un quart d'heure après mon trépas, je n'étais plus en vie. Et pourtant, la vie, oui… je l'ai trop aimée, avant de rejoindre le séjour des ombres, pour ne pas redouter l'instant de la quitter. Bien à tort, d'ailleurs : franchir le seuil n'est point si malaisé.
La mort… la représentation qu'on s'en fait est trompeuse. Elle n'épouvante que ceux qui s'en approchent. Il faut être passé de l'autre côté pour comprendre que ce n'est...
[Lire la suite]
Inspiré d'un thème: le seuil, et d'une photo de Ralph Gibson.
Lorsque tu arriveras devant la porte, il se peut qu'un effroi te saisisse.
Non pas face au mystère de ce qui pourrait t'attendre au-delà. Car de mystère en apparence point, ou en tout cas rien qui soit de nature à susciter l'effroi.
La porte sera entrebâillée et de l'ouverture jaillira une lumière telle que seul un soleil éclatant peut en être la source. Une lumière propre à rasséréner.
« Ah, te diras-tu, après cette course aveugle, la lumière,...
[Lire la suite]
Piste d’écriture : écrire un texte à partir de photos d’Ed Van der Elsken
JP n’a pas eu d’autre choix que de me faire taire. Et tout ce qu’il a trouvé pour cela, c’est de me prendre brutalement dans ses bras et de m’embrasser. Il a sans doute pensé que cela pouvait sembler naturel, voire passionné. Ce que cela aurait pu être dans d’autres circonstances. Mais là, pour tout observateur un tant soit peu attentif, les doigts crispés sur mon épaule et la main serrée sur ma mâchoire à m’en faire mal criaient la vérité : il...
[Lire la suite]
Piste d'écriture: se laisser inspirer par une des photos de Ed van der Elsken, tirées de l'exposition La vie folle
Deux sœurs, deux jumelles à n’en pas douter.
Impression d’intimité dérangeante, et sentiment que ce n’est pas une situation de tout repos.
L’une est plus ronde, plus introvertie, plus inquiète, cheveux longs.
L’autre semble plus effrontée, plus dans la légèreté, cheveux mi-longs.
Toujours se coltiner un être en double, ce n’est pas rien.
Aucune des deux ne se retrouve jamais seule. Mais c’est bien...
[Lire la suite]